100 ans : 1924 : les coulisses de la création de l’Office
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La difficile acquisition du camp n°1, laissé par les soldats américains sur le plateau qui prendra le nom de « Plaisance » explique les 4 ans qui se sont écoulés entre la décision du Conseil Municipal de Saint-Nazaire de créer un Office d’Habitations à Bon Marché et la publication du décret le constituant. 6 mois supplémentaires seront nécessaires pour rassembler le Conseil d’Administration le 27 décembre 1924.
27 décembre 1924 : réunion du 1er Conseil d’Administration
Il a fallu exactement 4 ans entre la volonté exprimée par le Conseil Municipal de créer un OPHBM et la parution du décret de sa création le 16 juillet 1924.
Les difficultés rencontrées pour l’achat des terrains du camp n°1, laissé libre par les soldats américains, en sont la cause principale. Plusieurs propriétaires ont accepté une cession à l’amiable mais une procédure d’expropriation a été nécessaire pour les autres. Ces difficultés ont conduit le Conseil Municipal à traiter à plusieurs reprises de cette acquisition et la majorité municipale apparaît quelquefois divisée. Certains de ses membres ne voient pas d’un très bon œil la création de ce nouveau quartier extérieur à la ville, situé sur les hauteurs de Plaisance et qui grignote des terres agricoles. En revanche, les élus socialistes, alors dans l’opposition et emmenés par Henri Gauthier, marquent leur impatience.
Les conditions de la création de l’Office sont finalement adoptées le 29 novembre 1923. Le dossier complet établi par l’ingénieur de la Ville, Monsieur Chauvet, parviendra en sous-préfecture le 15 décembre.
Une fois le décret paru, le 16 juillet de l’année suivante, il s’agit de constituer le Conseil d’Administration.
Le Conseil Municipal désigne 6 représentants, le maire Vivant Lacourt est à leur tête.
6 autres membres sont nommés par le Préfet, parmi lesquels des représentants éminents des industries implantées sur Saint-Nazaire et son bassin : le directeur des Chantiers et Ateliers de Saint-Nazaire Penhoët, le directeur des Forges de l’Ouest, le Président du syndicat des entreprises du bâtiment notamment.
6 autres sont élus par des institutions de Saint-Nazaire. Henri Gauthier, devenu conseiller général, est ainsi désigné par le Comité de Patronage des HBM et de la Prévoyance Sociale.
La désignation des représentants des syndicats pose problème au sous-préfet. Il n’existe que 2 unions syndicales, chacune présentant un candidat, aucune majorité ne peut donc être dégagée. L’Union locale des syndicats confédérés, créée dès 1892, est bien plus représentative avec près de 1500 ouvriers. L’Union locale des syndicats unitaires ne comprend qu’un nombre infime d’adhérents. Le ministère est consulté et dans sa « grande sagesse », il estime qu’il convient de faire la désignation au bénéfice de l’âge. C’est donc Henri Belaud qui est désigné pour l’union syndicale la moins représentative, il est de 2 ans plus âgé que son opposant : Henri Pichon.
Le 27 décembre 1924, Monsieur Graux, sous-préfet ouvre la séance du 1er Conseil d’Administration qui débute à 17h dans la salle du Conseil Municipal.
L’élection du Président nécessite 2 tours.
Lors du 1er tour, avec 8 voix, le maire n’a pas la majorité absolue, monsieur Lévy, directeur des Chantiers en obtient 5.
Le 2ème tour permet à Vivant Lacourt d’être élu. Henri Gauthier est désigné 1er vice-président.
La séance est levée à 18h30.