100 ans : 1932 : la création de l’Office

Avec l’arrivée de François Blancho en tant que premier maire socialiste de Saint-Nazaire, deux projets deviennent prioritaires : la création de bains-douches et la construction d'habitations à bon marché.

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L’Office HBM lance rapidement ses premières opérations de logement et commence à aménager le camp n°1, qui devient le quartier de Plaisance. La nouvelle avenue reliant le centre-ville est inaugurée avec éclat le 18 septembre 1932.

18 septembre 1932 – L’inauguration du quartier de Plaisance

Le 17 mai 1925, François Blancho, à 32 ans, devient le premier maire socialiste de Saint-Nazaire et prend, à ce titre, la présidence de l’Office Public d’Habitations à Bon Marché.

Le plan d’aménagement du camp n°1 bientôt dénommé quartier de Plaisance est validé et les premières opérations de logements destinées aux familles nombreuses et nécessiteuses sont rapidement engagées. Les maisons, groupées par deux, sont composées d’une cuisine et de 2 ou 3 pièces et d’un jardin. Elles sont bâties sur des parcelles de 300 à 400 m².

  • La première opération de 11 logements fait l’objet d’une pose de première pierre le 1er août 1926 durant laquelle François Blancho clame : « L’ère des réalisations commence ! ». Leur livraison s’étalera de juin 1927 à juin 1928.
  • La 2ème opération de 20 logements accueille ses locataires de juin à novembre 1930.

L’Office est également chargé de l’aménagement de ce nouveau quartier destiné à accueillir 300 maisons. Plus de 60 lots trouvent rapidement preneurs, l’accession à la propriété étant favorisée par les mesures de la Loi Loucheur.

Des jardins ouvriers développés par la société d’horticulture occupent le terrain dans l’attente des constructions.

L’inauguration du quartier se déroule les 17 et 18 septembre 1932. Elle marque la fin des travaux de l’axe qui relie le quartier au centre-ville. La rue de l’Abri Familial (aujourd’hui rue Pierre Mendes-France où se situe le siège de Silène) est prolongée par l’avenue de Plaisance qui porte aujourd’hui le nom de François Mitterrand.

Les journaux « L’Ouest-éclair » et « Le Travailleur de l’Ouest » relatent cet évènement. Le ton est souvent lyrique pour évoquer le nouveau quartier de Plaisance :

« C’est une rude transformation qui s’est opérée au camp 1, dit « du Plateau » depuis l’occupation américaine. Les maisons coquettes, avec jardinets, remplacent les baraquements de planches. Quatre-vingt-douze familles, ayant un total de 307 enfants, ont été transplantées des logis, plus ou moins insalubres dans lesquels elles d’étiolaient, en haut d’un côteau idéal traversé par les souffles salutaires, inondé de soleil aux grands jours de l’été. »

Les festivités organisées par le Comité des Fêtes du nouveau quartier sont variées.

Samedi soir : concert par l’Harmonie du chantier de Penhoët, gracieux ballets par les jeunes filles de l’Espérance, salves d’artillerie, illuminations sur les maisons neuves, bals chez Jules et chez Leroux jusqu’à une heure assez avancée

Dimanche : réveil en fanfare, matchs de basket, entrée de « l’avenir des drôles « aux accents de l’accordéon, de la viole d’amour, du piston et des bigophones, arrivée des autorités après que l’artificier municipal ait tiré « une bombe, puis deux, puis trois. »

Le maire est entouré du sous-préfet, des adjoints, des maires des villes voisines et de nombreuses personnalités locales. La musique de l’UMP prête son concours. Le comité des fêtes de Plaisance qui a placé un ruban bleu et rouge aux couleurs de Saint-Nazaire vient à la rencontre des autorités. C’est Madame Blancho, qui coupe le ruban. L’hymne « Ousqu’est Saint-Nazaire ? » est entamé par les cuivres de l’UMP.

Un arc de triomphe qui arbore fièrement l’inscription « Honneur aux travailleurs » a été élevé. « Des drapeaux flottent, des guirlandes déploient leurs arabesques aux façades des maisons. On a dressé un kiosque pour la musique et même un théâtre en plein air. »

Des gerbes de fleurs sont offertes à Madame Blancho.

Un vin d’honneur est, bien sûr, servi.

Un plan monumental du quartier et du futur groupe scolaire élaboré par Monsieur Chauvet et les services techniques de la Ville présente les projets établis par Georges Dommée, architecte reconnu.

François Blancho prononce un discours « significatif ». « Il n’eut pas besoin de haut-parleur, le vent emportant ses phrases très loin. » Cela lui donne l’occasion de faire le point sur l’ensemble des projets réalisés et en cours par la nouvelle municipalité, il insiste également sur les difficultés économiques que rencontre alors Saint-Nazaire avec une montée notable du chômage. Notre région n’échappe pas aux conséquences de la crise mondiale.

Des démonstrations de gymnastique et de boxe suivent.

A la nuit, à nouveau de belles illuminations et bals au Pertuischaud et à Kerbrun « au son d’une musique endiablée ».

Une bien belle inauguration même si la pluie est venue de temps à autre la perturber.

Roger Décobert

Sources : Archives départementales de Loire-Atlantique

Journaux :  Le travailleur de l’ouest – Archives Départementales 44 et L’ouest Eclair – BNF