Depuis plusieurs années, le Préfet de Loire Inférieure et le sous-préfet de Saint-Nazaire font feu de tout bois pour mobiliser les communes. Le maire de Saint-Nazaire, Vivant Lacourt, recherche des solutions pour faire face et lors du Conseil Municipal du 16 juillet, il réaffirme sa volonté de créer un Office d’Habitations à Bon Marché. La 1ère Guerre Mondiale avait fait échouer la première tentative, cette fois, ce sera la bonne.
Sans les Offices HBM, point de salut !
Dès le 16 septembre 1918, avant même la signature de l’armistice, Pierre Colliard, alors ministre socialiste du Travail et de la Prévoyance sociale dans le Gouvernement Clémenceau, adresse aux Préfets une circulaire les invitant à œuvrer activement à la création d’offices publics d’Habitation Bon Marché (HBM).
La circulaire évoque le développement des HBM mais plus particulièrement celui des Offices :
Le Préfet de Loire Inférieure relaie cette circulaire. Ne souhaitant pas multiplier les offices communaux, il imagine une organisation regroupant plusieurs communes :
La ville de Nantes n’est pas évoquée car elle dispose déjà d’un office depuis 1913.
100 ans plus tard, subsistent Nantes-Métropole Habitat, Habitat 44 créé en 1925 par le Département et Silène (Saint-Nazaire Agglomération).
Le 12 avril 1920, le Sous-Préfet de Saint-Nazaire dresse un rapport sur l’état de la crise du logement sur l’arrondissement. Il indique que les localités qui souffrent le plus sont celles de Saint-Nazaire, Trignac, Montoir-de-Bretagne et Couëron. Il précise que la population de Saint-Nazaire peut alors être évaluée à au moins 45 000 habitants, elle était de 38 000 au recensement de 1911. Aucune construction n’a été réalisée depuis 1914.
Un recensement des logements vacant est mis en place et s’impose à tous les propriétaires. Le nombre de logements signalés oscille entre 1 et 7 logements vacants.
La Ville recherche des solutions. Elle a acheté une partie des baraquements construits sur un ancien camp militaire. 46 familles ouvrières expulsées de leur habitation par décision de justice y sont logées. Ceci représente environ 200 personnes.
Elle envisage l’aménagement de nouveaux logements dans les écoles communales et sollicite de désaffecter la caserne de La Briandais occupée par un bataillon du 64e RI et des casernements inoccupés des Forts de Villes-Martin et de l’Eve. Pour des raisons d’ordre public, le Sous-Préfet n’y est pas favorable : « Il ne me paraît pas possible de désaffecter la caserne La Briandais, sans priver Saint-Nazaire de garnison ; or une garnison est, à mon avis, indispensable dans une ville aussi importante, et aussi industrielle que Saint-Nazaire, où, en cas de grèves ou de troubles, elle est naturellement appelée à rendre les plus grands services pour le maintien de l’ordre. » Les ministères concernés émettront un avis défavorable sur les forts.
Il évoque également Trignac et Montoir :
« A Trignac, les Usines Métallurgiques de la Basse-Loire étudient la création de nouvelles maisons ouvrières ; à Montoir, le service de Liquidation des Stocks a installé pour son nombreux personnel, des logements dans des baraques de l’ancien Camp Américain. »
La situation des fonctionnaires qui, surtout à Saint-Nazaire, éprouvent de très sérieuses difficultés pour se loger est également évoquée : « beaucoup d’entre eux, avant d’arriver à se procurer un appartement, sont obligés, soit de vivre à l’hôtel, soit de louer au mois des chambres ou logements meublés, ce qui pour eux est extrêmement onéreux. »
Lors du Conseil Municipal du 16 juillet 1920, la volonté de créer un Office d’habitations à Bon Marché est réaffirmée par Vivant Lacourt. Il a succédé à Brichaux, dont il était l’adjoint, en décembre 1919.