100 ans : 1940 : l’Office HBM sous l’occupation

Le 21 juin 1940, l’armée allemande occupe Saint-Nazaire et une page dramatique s’ouvre alors pour la ville et sa région.

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François Blancho doit quitter ses fonctions. Pierre Toscer est désigné pour lui succéder et il devient président de l’Office. Dans un premier temps, la vie semble continuer comme avant mais la destruction de la Ville conduit à l’évacuation de la population, les logements de l’Office sont réquisitionnés et restent occupés par l’armée allemande jusqu’à la Libération en mai 1945.

Comment l’Office HBM a-t-il traversé la période d’Occupation ?

Les troupes allemandes entrent dans Saint-Nazaire le 21 juin 1940. François Blancho qui avait voté favorablement à l’investiture de Pétain le 10 juillet 1940, révise rapidement sa position et remet sa démission en décembre 1940, celle-ci est refusée. Il réitère sa démission en mai 1941. La destitution du maire de Suresnes, Henri Sellier, quelques jours plus tôt, n’y est sans doute pas étrangère. Il a côtoyé cette figure emblématique du logement social dans les instances nationales. Cette fois, François Blancho est révoqué pour avoir « manifesté de l’hostilité à l’œuvre de rénovation nationale ». Pierre Toscer est désigné maire le 16 septembre et lui succède comme Président de l’Office. Un nouveau Conseil d’Administration est alors désigné.

Durant les premières années de la guerre, l’activité sur le quartier de Plaisance, que l’Office est chargé de développer, semble se poursuivre comme avant. Les entreprises ont été désignées pour la 3ème opération de logements locatifs, composée de 20 logements et d’un local commercial, mais les commandes de matériaux nécessaires sont soumises à l’autorisation des autorités allemandes et le chantier ne démarrera jamais.

La vente des terrains à construire continue. La convention pour les jardins ouvriers est renouvelée en septembre 1942.

Les 31 logements destinés aux familles nombreuses et nécessiteuses continuent à jouer leur rôle. La moitié des logements est occupée par des familles comptant au moins 4 enfants de moins de 16 ans. La ville continue de verser la subvention permettant de limiter le montant du loyer pour ces ménages.

A compter de janvier 1943, la situation change. Les bombardements se sont succédé. Les familles quittent la ville et l’armée allemande réquisitionne les logements de Plaisance. Une indemnité égale au loyer qui était réclamé aux locataires est régulièrement versée à l’Office.

La mission que le conseil d’Administration confie à un avoué, en juillet 1943, pour recouvrir les loyers impayés par les anciens locataires, nous permet de connaître la destination d’un certain nombre des familles concernées.

Elles ont trouvé refuge le plus souvent dans des communes proches mais pas seulement : Pornichet, La Baule, Saint-Brévin, Saint-Lyphard, Pontchâteau, Batz-sur-mer, Paimboeuf, Camoël, Blain, Châteaubriand, Saint-Etienne de Montluc, Le Gavre ou encore Couëron. Certains sont réfugiés en Vendée ou dans le Maine-et-Loire.

La « poche » de Saint-Nazaire est libérée le 11 mai 1945. Le lendemain, François Blancho est rétabli dans ses fonctions de maire. La ville est en ruines, le déblaiement est rapidement engagé.

Deux logements de Plaisance ne pourront être conservés. Ils seront démolis et reconstruits.

De 1924 à 1945, l’Office HBM, géré par les ingénieurs de la Ville, a peu construit.

L’aménagement du quartier de Plaisance et le développement de l’accession sociale ont représenté la part la plus importante de sa mission. Une nouvelle ère va s’ouvrir. L’office HBM sera un des outils essentiels de la Reconstruction.

Roger Décobert